38 années de misères... De la pension à la prison
De 7 à 18 ans, je me retrouvai en pension. Là, commencèrent les fugues et les bêtises.
Images dʼune enfance de révolté envers la société .
La société, qui représentait pour moi la cause de séparation dʼavec ma famille.
Pendant le service militaire, ce nʼétait pas mieux. Je fus déserteur puis rattrapé par la Gendarmerie mais je mʼévadai de leur prison.
Pour échapper à leurs griffes, je mʼenfonçai dans les bas fonds de cette société.
Cela me conduisit inexorablement à voler. Je fus incarcéré pendant une année,
relaché comme un fauve, armé de haine .
Je me jetai dans le banditisme et le trafic dʼarmes. Alors la PJ de Marseille me “mit la main dessus” lors dʼune grosse affaire.
Lʼambiance en prison était terrible. Délaissé, sans visites, jʼavais peur de passer une bonne partie
de ma vie entre quatre murs. Je nʼavais pas dʼargent, alors je me débrouillais pour vendre des dessins et de la poésie que je créais, afin de pouvoir payer mes cigarettes !
Cette situation mʼamena à crier à Dieu, du fond de ma cellule, alors que jʼattendais dʼêtre jugé.
“Dieu, si tu me sors de là, je ferai comme Moïse, jʼirai dans le désert et je parlerai de toi !
( je nʼai pas compris pas pourquoi jʼappelai Dieu, vu que je nʼavais reçu aucun enseignement religieux )
Je mʼattendais à prendre 10 à 15 ans de prison, mais le verdict fut de 4 ans et on me libéra
au bout de 3 ans et demi.
Le travail pour passion En sortant, je jetai le calepin où se trouvaient les adresses des personnes criminelles
que jʼavais connues et je me débarassai aussi de mon envie de faire sauter les commissariats
(cʼétait la mode, à lʼépoque, et Mesrine était mon idole.)
Dieu sʼoccupait déja de ma vie, mais je ne le savais pas.
Je trouvai du travail rapidement et ce furent des moments de réussite.
Voulant rattraper le temps que jʼavais gâché, je désirais avoir une maison, une famille, des enfants... Alors le travail devint ma nouvelle passion.
Je faisais des heures supplémentaires et du travail au noir du lundi matin jusquʼ au...dimanche soir. Lʼamour et lʼamitié Puis je rencontrai Florence, une jeune fille venant dʼune famille très soudée, le contraire
de ce que jʼavais connu.
Mon rêve se concrétisait: femme, famille, foyer et avec ça, la passion de la moto. La totale !
Dans mon travail, jʼavais rencontré un chrétien qui me parlait de Dieu dʼune manière si naturelle quʼaprès lʼavoir écouté, je lui donnai le récit de mon passé si tumultueux.
Il me répondit : “Je crois que Dieu te cherche ”.
Il pria pour moi et me donna sa Bible. Je la gardai précieusement sous mon oreiller. Jʼétais heureux.
Mais, six mois plus tard, Florence me quittait. Alors que je pleurais de désespoir,
jʼessayais de trouver Dieu pour quʼIl mʼaide.
Cʼest alors que je me mis à lire cette Bible que je nʼarrivais pas à comprendre.
Je criai à Dieu : “ Si tu existes, prouves le moi."
Le lendemain matin, Florence sonnait à la porte ! Mais elle repartit à la fin de la journée.
Cʼest ainsi que nous avons vécu pendant trois ans, avec des départs et des retours...
Chacun de ses départs me provoquait des crises de spasmophilie et un état dépressif
qui persistait plusieurs jours.
Durant cette période, je fis plusieurs tentatives de suicide : pendaison, section des veines
avec un couteau, médicaments...
Jʼessayais toutes les idées qui me passaient par la tête. Mais les prières de ce chrétien que jʼavais connu à mon travail me plaçaient sous la protection de Dieu !
Moto passion Un jour, je me mis à crier à Dieu en le suppliant de mʼaider ; lʼenvie de me suicider disparut.
Je retournai à la passion de la moto qui me permettait de ne plus penser à mes problèmes.
Je découvris un journal au sujet de motards du Sud de la France, ce qui me projetta
dans le journalisme amateur.
Cela mʼouvrit des portes dans le monde de la moto et me fît connaître des pilotes professionnels.
Dominique Sarron fut un professeur pour moi lors des 2ème et 3ème degrés de lʼEcole de pilotage
et jʼen profitai pour lʼinterviewer et faire un article sur lʼEcole.
Jʼétais connu parmi les motards comme étant “ tête brûlée de la vitesse “,
mais aussi pour mes nombreuses chutes, ce qui me laissa comme surnom : “ Sarron “.
Jʼai passé 24 heures dans le coma et jʼai eu deux fois des traumatismes crâniens importants.
Lors dʼun Salon de la moto à Montpellier, je représentais le journal.
Laurent, un motard chrétien qui sʼoccupait de Moto Passion, une émission de radio,
me demanda dʼy participer.
Cʼest ainsi quʼil devint un ami à qui je confiai tout mon passé. Quelques mois plus tard,
jʼeus des problèmes financiers importants, suite à la faillite de mon employeur.
Surgirent également des désaccords avec le journal.
Tout ceci, ajouté à mes problèmes affectifs, me redonna lʼenvie de me supprimer
en sautant dʼune villa en chantier où je travaillais et je me retrouvai alité pendant un mois.
Jésus entre dans ma vie Cʼest vers la fin de ce temps de convalescence que Laurent, président des motards chrétiens, mʼenvoya une lettre et me téléphona pour mʼinviter à une rencontre de partage autour dʼun repas.
Je mʼy rendis par curiosité, sans croire que Dieu pouvait mʼaider.
Ce soir-là, le 4 Mars 1995, Jésus-Christ entra dans ma vie après que je l'aie invité.
Je trouvai la paix, le réconfort ; jʼavais lʼimpression dʼavoir des ailes.
Pendant les trois premiers mois de ma nouvelle vie parmi les bikers chrétiens,
je vécus beaucoup de délivrances, étant lʼesclave de mauvaises choses.
Je pleurais souvent, mais Dieu consolait et guérissait mon coeur blessé.
Sa Parole, la Bible, nous dit : “Là où le péché a abondé, la grâce surabonde” et
“Celui à qui lʼon a beaucoup pardonné aime beaucoup.” (Romains 5: 20 et Luc 7: 47).
Dieu guérit et reconstruit les familles brisées ( ma famille est chrétienne maintenant ).
Jésus mʼa donné goût à la vie et une joie indéfinissable me remplit.
Cʼest ainsi que jʼai découvert lʼAmour de Dieu pour mes amis et pour moi-même
au travers de sa présence en moi et des nombreuses prières exaucées dont je peux témoigner...
Une nouvelle peinture pour la moto Jʼai découvert que Dieu voulait que je témoigne de sa présence vivante dans ce monde,
auprès des motards. ”Jésus, puisque tu veux que je te serve dans le monde de la moto,
jʼaimerais avoir de nouvelles peintures sur ma moto.
Elles sont toutes râpées, le carénage est “ destroyed “ à cause des chutes."
" C'est vraiment pas à ton honneur. Jésus, je sais que Tu peux tout, si cʼest Ta volonté.”
Cʼest alors que “ jʼentendis ” dans mon coeur, une voix très claire :
“ Oui, Patrice, Je le veux, choisis Tes peintures “ (oui, Dieu parle ! )
“ Seigneur, je voudrais les couleurs de Ta création, les couleurs avec le nom de Jésus
dans des versets bibliques."
Six mois après, alors que je ne pensais plus du tout à cette prière, ma moto tomba en panne.
Le verdict fut radical : “ le moteur est foutu “.
Or jʼavais, chez moi, une moto du même modèle que la mienne, qui était classée épave
mais dont le moteur était en bon état. Le mécanicien me racheta la moto au moteur cassé
pour 900 euros et me proposa un carrossier pour refaire une peinture.
Je lui expliquai que des motards chrétiens allaient se retrouver en association
et que jʼaimerais présenter les couleurs de la création de Dieu : terre, ciel et mer.
Il était dʼaccord et me proposa de repasser dans deux jours pour me soumettre
des modèles sur ordinateur.
Pendant ce temps, je suis parti dans un magasin chrétien à Nîmes, afin dʼacheter des CD
de louanges pour mes parents. Alors que jʼétais occupé à chercher, la personne qui était avec moi
me montra un classeur sur lequel figuraient des peintures genre Picasso.
Ce classeur était de plusieurs couleurs, et ce qui mʼinterpella le plus fut le style “coucher de soleil “.
Sur ces couleurs se trouvait une partition de musique.
Le vendeur mʼexpliqua quʼil sʼagissait dʼun morceau de musique du compositeur chrétien
Jean Sébastien Bach :
“ O Jésus, que ma joie demeure”. Sous le choc de la surprise, je me mis à rire,
en voyant en haut de la partition : Poco Moto.
Il ne pouvait pas y avoir de plus grande certitude, Dieu avait répondu à ma prière :
cʼétaient les peintures pour ma moto et le comble cʼest que le magasin sʼappelait “ Certitudes “.
Dieu nʼest pas aussi sévère quʼon peut se lʼimaginer.
Il est juste rempli dʼhumour, et je dirais même quʼIl a la touche dʼun grand artiste !
Depuis le 4 Mars 1995, ma joie ne cesse de grandir et mʼemporte dans des rires
et dans le bonheur de la vie avec Dieu.
Alors, ” O Jésus, que ma joie demeure ”. Cʼest bien là la phrase que Dieu veut pour moi
Le nom de Jésus figure bibliquement. Il est écrit : “ La joie de lʼEternel est ma force. “ (Néhémie 8: 10)
Les peintures me coûtèrent exactement 900 euros alors que le carrossier nʼétait pas dʼaccord
de les faire pour ce prix. Je lui ai envoyé le classeur et jʼai prié.
Quelque temps plus tard, jʼai eu la surprise et la joie de retrouver ma moto peinte
exactement comme je lʼavais rêvée.
Lʼinscription "poco moto" située en haut de la partition mʼa beaucoup intrigué.
Aussi, je me suis renseigné pour en connaître la signification.
Il sʼagit dʼun tempo musical, un mouvement italien, qui signifie : doucement, doucement...
Pour un motard dont la vie fut répandue à maintes reprises sur le bitume,
cʼest un bon conseil de la part de Dieu qui aime ses enfants !
Patrice
Evangéliste motard en région Languedoc Roussillon et Provence Alpes - Côte d 'Azur.
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